Aujourd’hui, je vous propose un article pour répondre aux principales questions que vous vous posez en tant que parent sur l’apprentissage de la lecture en classe de CP.
J’ai sélectionné les questions les plus fréquentes auxquelles j’ai été confrontées pendant ma carrière.
Qu’est-ce la lecture ?
La lecture, c’est reconnaitre et identifier des mots écrits, et d’en comprendre leur sens. Les lettres, incluses dans les mots, que nous appelons graphèmes, sont associées à des sons, que nous appelons phonèmes. En combinant les sons, nous formons des syllabes, puis, en combinant les syllabes, nous formons des mots qui renvoient à un sens connu ou non. En tant qu’adultes, quand nous lisons, nous avons l’impression que nous voyons l’image d’un mot et que nous le lisons, mais en fait nous déchiffrons les mots. C’est tellement automatisé qu’on n’en a plus conscience.
J’insiste sur le fait que la lecture, ce n’est pas uniquement déchiffrer un texte, mais c’est surtout le comprendre.
Comment apprend-on à lire au CP ?
Il y a trois principales méthodes qui sont pratiquées actuellement.
– La première est la méthode globale, il s’agit de présenter un mot à un enfant qui mémorise l’image du mot et doit se souvenir de ces informations visuelles. Il ne lit donc pas le mot lettre par lettre. C’est comme si l’on reconnaissait le patron des mots. Cette approche n’est plus beaucoup utilisée aujourd’hui.
– Ensuite, nous avons la méthode syllabique. Elle consiste à partir d’une ou plusieurs lettres qui forment des sons, par exemple les sons « mmm » et « ooo ». Quand je les combine, j’obtiens la syllabe « mo ». Je fais de la même façon pour « t » et « o », j’obtiens « to » et quand je combine les syllabes j’ai moto. C’est donc l’idée de décoder les lettres, les graphèmes, dans les mots et de les combiner pour lire un mot entier.
– La troisième méthode s’appelle la méthode mixte. Il s’agit de mélanger du déchiffrage et de la reconnaissance globale pour introduire des mots-outils (des mots fréquents) comme : un, dans, est. Étant donné que ce sont des mots irréguliers, ils seraient normalement vus à la fin de l’année, mais afin de pouvoir commencer à lire des textes, la méthode mixte propose de les apprendre de manière globale.
Quelle méthode de lecture au CP ?
C’est une question difficile, car il n’y a pas de méthode magique qui fonctionnerait à 100 % pour tous les profils d’élèves. Chaque méthode a ses qualités et ses défauts. Ceux qui défendent la méthode globale avancent que les élèves ont rapidement accès au sens des mots et ne lisent pas de manière mécanique comme « p. a » « pa ». Les partisans de la méthode syllabique mettent en avant que les élèves peuvent reconnaitre les mots retenus dans la méthode globale, mais n’ont pas accès à d’autres milliers de mots. De plus, les élèves jouent aux devinettes. Dans la méthode mixte, le fait d’apprendre des mots-outils de manière globale est critiqué. Il est tout à fait possible de proposer des textes intéressants sans ces mots-outils.
Les débats sont nombreux sur cette question. Ceci étant dit1, plusieurs études montrent que la méthode syllabique apparait la plus efficace pour l’enseignement de la lecture.
1 Deauvieau, Jérôme. « Méthodes de lecture, la syllabique plus efficace », Sciences Humaines, vol. 307, no. 10, 2018, pp. 10-10.
Comment fonctionne la méthode syllabique ?
Comme je l’ai expliqué plus tôt, la méthode syllabique consiste à combiner des sons pour former des syllabes, puis des mots. Au début de l’année, les élèves apprennent les premiers sons, le graphème « a » se lit « aaaaaa », le « l » se lit « llll ». Si je les associe, ça donne « la » ou « al ». La plupart des manuels organisent les apprentissages de la même manière. Il y a la découverte du son en entrant soit par le graphème, donc la lettre que je vois, ou le son que j’entends. Il y a ensuite souvent des exercices de discrimination auditive qui permettent de travailler la conscience phonologique.
La conscience phonologique consiste à percevoir les unités sonores, les phonèmes dans les mots. Par exemple pour dire que dans « moto », il y a 4 sons « m », « o », « t » et « o », ce n’est pas toujours évident pour les enfants. Il y a beaucoup d’élèves à qui l’on va dire : « » moto », est-ce que tu entends « i » ? » « oui oui ». « Attends, attends, mmmooottoo, tu entends “iiii” ? » « Ouiiii ». C’est parfois très déroutant. Cette conscience phonologique se travaille. Après, il s’agit de détecter avec plus de précision où se trouve le son dans le mot, dans quelle syllabe. Puis des exercices de discrimination visuelle pour repérer le son écrit dans différentes graphies, cursives, majuscules, etc., et enfin de la lecture.
Apprendre les syllabes
Au début de l’apprentissage, les élèves lisent un peu comme ça : « mmmmoootttooo ». Souvent, les manuels indiquent les syllabes avec des vagues pour accélérer la lecture. Ce qui arrive alors, c’est que de nombreux élèves prennent du temps pour déchiffrer les mots et à la fin du mot, ne se souviennent pas de ce qu’il y avait au début. Ils vont lire “cheeeeevvvaaall” et quand on leur demande ce qu’ils ont lu, ils ne savent pas. C’est pour cela qu’il est important d’automatiser la lecture des syllabes pour parvenir rapidement à « che » « val ». Les lecteurs peuvent aussi répéter le mot à la fin pour s’assurer de la compréhension pour que ça donne, « le cheeeval », « cheval » !
À ce stade, beaucoup d’élèves peuvent se démotiver, car ils doivent apprendre de nombreuses syllabes qui n’ont pas beaucoup de sens en tant que tel. Il est alors essentiel de rappeler régulièrement l’intérêt de ces exercices dans l’apprentissage de la lecture. Quand on apprend à faire du vélo ou à rouler en voiture, on construit des automatismes qui échappent rapidement à la conscience. C’est pareil pour la lecture. Quand les élèves mémorisent suffisamment de syllabes automatisées pour lire de petits livres, c’est un vrai bonheur pour eux et c’est souvent extrêmement motivant pour en assimiler d’autres.
Ensuite, les élèves vont reconnaitre les sons étudiés en classe dans des livres à la maison, sur des paquets de céréales, sur des panneaux. Ils se rendront compte de l’utilité de ces apprentissages.
Généralement, les élèves apprennent deux nouveaux sons par semaine. Il faut savoir que des études montrent qu’aller trop lentement pénalise les élèves et notamment les plus faibles2. Vous allez parfois avoir l’impression que le nombre de sons est trop important et que votre enfant en démarre un nouveau sans avoir assimilé le précédent. Pas d’inquiétudes, les premiers sons sont toujours employés et donc réactivés régulièrement.
2 http://ife.ens-lyon.fr/ife/recherche/lire-ecrire/rapport/rapport-lire-et-ecrire
Quel manuel de lecture au CP ?
Un manuel de lecture est un manuel qui va accompagner les élèves et l’enseignant dans l’enseignement de la lecture et de l’écriture. Il faut savoir qu’ils sont fournis avec guide pédagogique pour l’enfant. Cela permet de le diriger dans son enseignement. Tous les instituteurs n’utilisent pas de manuel et nombreux sont ceux construisent leur méthode.
Pour ma part, je me suis toujours appuyé sur un manuel, car je ne suis pas un spécialiste de la lecture comme pourraient l’être les auteurs de ces ouvrages. Les manuels ont également souvent des personnages récurrents que les élèves apprécient et auxquels ils s’attachent. Ils deviennent d’ailleurs rapidement un élément central de l’année de CP et permettent aux parents de suivre facilement les apprentissages. Cependant, c’est très compliqué de choisir son manuel, dans la mesure où il y a beaucoup d’ouvrages de très bonne qualité et aucun ne peut garantir 100 % de lecteurs à la fin de l’année.
Les enseignants choisissent donc en fonction de la méthode utilisée, de l’ordre de l’apprentissage des sons, des personnages, de l’organisation des pages, s’il y a de la grammaire, s’il y a des histoires, etc. Je passe souvent des semaines à analyser chaque manuel avant d’en sélectionner un.
Qu’est-ce que la fluence de lecture ?
La fluence c’est la fluidité de lecture, la capacité d’un élève à lire assez rapidement et précisément sans isoler les syllabes.
Comme je l’ai dit avant, dans la méthode syllabique, on part des sons qu’on combine pour former des syllabes. Au départ, et parfois assez longtemps, les élèves n’ont pas suffisamment automatisé les syllabes et se retrouvent avec des lectures très lentes. Cette lecture lente peut vite devenir problématique pour accéder au sens de ce qui est lu. On peut alors avoir des élèves qui décodent bien, mais dont la lecture nécessite trop de ressources cognitives pour comprendre le sens. Une lecture orale fluide est donc assez rapide et précise, sans effort particulier, afin de libérer ses ressources cognitives pour comprendre le texte.
En tant qu’enseignant, on évalue cette fluidité en chronométrant le nombre de mots lus en 1 minute.
Comment améliorer la fluidité de lecture ?
La première manière consiste à faire lire les enfants à haute voix très régulièrement. On ponctue cette lecture de questions de compréhension pour que le lecteur réalise que lire c’est avant tout comprendre. Il faut également adapter les textes de lecture, inutile de s’entrainer sur « Les fables de la fontaine ». Il y a encore bien d’autres exercices que les enseignants connaissent et effectuent en classe.
Quel est le rôle de l’écriture ?
L’apprentissage de l’écriture arrive conjointement à celle de la lecture. Dès qu’un nouveau son est étudié, les élèves apprennent à l’encoder, à l’entendre et à l’écrire. L’apprentissage du geste de l’écriture améliore l’apprentissage de la lecture. Il est recommandé d’écrire quotidiennement de 10 à 20 minutes en fonction de la période de l’année et d’effectuer des dictées.
L’apprentissage de l’écriture n’est pas à confondre avec la dictée. Quand on apprend à écrire une lettre, il y a une focalisation sur la tâche d’écriture, comment je tiens mon crayon, comment je me tiens, dans quel sens je vais, est-ce que je dépasse la ligne, etc. Au départ, il n’y a pas encore d’automatismes, ces tâches nécessitent alors toute la concentration des élèves. C’est donc très important de suivre cet apprentissage. On ne peut pas juste donner un cahier d’écriture à un enfant et lui dire, « fais-moi 4 pages, on se retrouve dans 30 minutes ». C’est le meilleur moyen d’ancrer de mauvaises habitudes qu’il sera difficile d’enlever.
Quand le geste graphique est automatisé, on peut passer aux dictées de sons ou de mots. Là aussi, cet exercice nécessite la sollicitation intensive des capacités cognitives. L’élève entend par exemple, « moto », il doit avoir une conscience phonologique assez développée pour différencier les sons « m » « o » « t » « o ». Ensuite, il faut pouvoir les encoder dans l’ordre sur sa feuille. C’est d’autant plus complexe pour les élèves qui ne présentent pas d’automatismes en écriture. Ils doivent alors se concentrer sur le son, la manière dont il s’écrit, comment se tenir, tenir le crayon, le sens d’écriture, etc. C’est ingérable.
Quand il y a suffisamment de sons connus et d’automatismes en écriture, on passe progressivement à l’écriture de phrases, puis de petits paragraphes où l’orthographe commencera à avoir de l’importance.
Mon enfant ne sait pas lire en janvier, dois-je m’inquiéter ?
J’ai enseigné la lecture à des dizaines d’élèves de CP, et s’il y a une chose que je peux affirmer, c’est qu’il n’y a pas de règle. Deux élèves n’apprennent pas de la même manière, c’est vrai pour la lecture, mais c’est aussi vrai pour d’autres apprentissages.
J’ai eu des élèves qui arrivaient en sachant lire et qui se sont reposés sur leurs compétences et ont eu une progression relativement lente. Pendant ce temps d’autres élèves débutent l’année scolaire sans connaitre une seule correspondance entre les lettres et les sons, mais peuvent lire 150 mots en une minute à la fin de l’année. Certains ne parviennent pas à combiner des sons jusqu’à tard dans l’année et l’on a beau leur dire « mmm » « aaaaaa », ça fait « ma », rien à faire. Puis, il y a quelque chose qui se débloque et le système est compris et c’est parti !
Les apprentissages sont aussi liés à la maturité cognitive et les rythmes de chacun demeurent différents. Tout ça pour dire qu’il est inutile de comparer son enfant aux autres camarades. Le risque est surtout de mettre une pression, un stress sur votre enfant et le dégouter de la lecture. De la même manière, vouloir enseigner à son enfant à lire avant d’arriver en CP n’a que peu de sens. Surtout si ce n’est pas un désir de l’enfant et qu’une progression n’a pas été mise en place. Le rôle de la maternelle est justement de préparer l’entrée dans la lecture.
S’il y a une chose dont je suis sûr, c’est que mes élèves qui ont le mieux progressé sont ceux qui prenaient du plaisir à lire et qui ont compris le sens de ce qu’ils faisaient.
Quel niveau de lecture fin CP ?
Tout dépend de ce que l’on entend par savoir lire. Durant l’année, les enseignants suivent la progression des élèves. Quand des difficultés se présentent, il faut évaluer quelles en sont les causes et c’est là que c’est complexe, car elles peuvent être multiples. La plupart des difficultés vont se résorber pendant l’année grâce à des adaptations, mais il peut y avoir également des troubles qui empêchent le bon déroulement des apprentissages. Les enseignants jugent alors, parfois à l’aide de spécialiste, ce qui peut être mis en place durant l’année.
Trois profils peuvent se dégager : les élèves qui n’ont pas construit d’automatismes dans les mécanismes de lecture, mais comprennent les textes. Ceux qui identifient, déchiffrent correctement, mais éprouvent des difficultés à comprendre. Et il y a ceux qui ont les deux.
Il faut alors bien distinguer ce qui relève de difficultés sociales et ce qui relève de troubles cognitifs. Quand des problèmes subsistent, ils peuvent être dus à l’environnement social de l’élève, l’environnement linguistique, à des troubles sensoriels, à des troubles cognitifs, à des troubles du langage, à des troubles oraux ou des troubles de l’attention. Les causes peuvent donc être nombreuses et il est important de ne pas opérer de diagnostic à la hâte en se disant, « Ah tiens, mon enfant inverse deux lettres, il doit être dyslexique ». Vous devrez repérer les difficultés sans préjuger de leurs éventuelles causes et intervenir rapidement.
Les enseignants répondent pédagogiquement aux difficultés, mais si, par exemple, un enfant n’arrive toujours pas à combiner des sons en fin de CP, une évaluation précise est nécessaire pour mettre en place une action adaptée en CE1.
Comment savoir si son enfant est dyslexique ?
Ce qui arrive souvent c’est que l’on mette vite une étiquette de dyslexique dès que l’on voit son enfant qui inverse deux lettres. La dyslexie est un trouble neurobiologique qui a pour conséquence d’éprouver des difficultés en lecture. C’est l’identification des mots qui pose alors problème. Il y a plusieurs types de dyslexies qui nécessitent chacun des adaptations spécifiques. Ce n’est pas parce qu’un enfant a des problèmes en lecture qu’il est dyslexique. Un diagnostic ne se pose pas avant la fin du CE1, début du CE2. Même si l’on retrouve des similarités chez les faibles lecteurs et les dyslexiques, le retard en lecture des dyslexiques est dû à un trouble durable, ce qui n’est pas le cas chez les élèves avec des difficultés d’apprentissage qui peuvent être rattrapées.
Quand un élève commence à apprendre à lire, qu’il a des difficultés, c’est compliqué de savoir d’où cela provient. Les causes peuvent s’avérer multiples et l’une d’entre elles peut être la dyslexie. Il faut donc intervenir le plus tôt possible et proposer des adaptations sans se dire « il est sûrement dyslexique ». Un élève peut éprouver des difficultés parce qu’il n’a pas automatisé la lecture des sons ou parce que la compréhension est compliquée, sans pour autant être dyslexique.
Faut-il faire redoubler le CP ?
Le redoublement ou le maintien dans une classe fait débat depuis très longtemps. Il s’agit de constater à la fin de l’année scolaire que les compétences acquises par l’élève ne sont pas suffisantes pour passer à la classe supérieure. On recommence alors une année scolaire en répétant exactement les mêmes enseignements. Je dirais que le redoublement semble très relatif en fonction des pays et des époques. Il y a une promotion ou une absence totale de redoublement. La question qui se pose en premier lieu est : est-ce que c’est efficace ?
Il y a une sorte de consensus des spécialistes pour dire que non3. Pour autant, ses effets restent compliqués à évaluer, il pourrait y avoir des incidences bénéfiques à court terme et négatives à long terme.
Il y a toujours des défenseurs du redoublement, car ils estiment qu’un élève qui ne sait pas du tout déchiffrer de lettres à la fin du CP n’aura pas sa place en CE1. Ainsi, il risque de se retrouver encore plus en difficulté quand il faudra réaliser un travail de compréhension plus complexe et d’étude de la langue. Il est tout à fait légitime de postuler de la nécessité d’un redoublement pour avoir plus de temps pour acquérir des compétences et de la maturité.
D’un autre côté, nombreuses études montrent l’inefficacité du redoublement. Mais même pour les statisticiens, il est compliqué de trancher. Dans la plupart des cas, le redoublement n’a pas d’effet positif à long terme, mais peut en avoir très clairement à court terme dans des contextes particuliers. Par contre, le redoublement a toujours des effets négatifs sur le parcours scolaire.
3 Draelants, Hugues. « Les fonctions latentes du redoublement. Enseignements d’une politique de lutte contre le redoublement en Belgique francophone », Éducation et sociétés, vol. 21, no. 1, 2008, pp. 163-180.
Comment donner le goût de la lecture à son enfant ?
Quand on a un enfant qui apprend à lire, quel plaisir de le regarder lire seul, qu’il montre son goût de lire des livres, d’aller à la bibliothèque, etc. On a souvent envie de choses qu’on ne fait pas soi-même. Si votre enfant ne vous voit jamais un livre à la main, il n’aura pas ce modèle de lecteur sur lequel s’appuyer. Si vous ne lisez pas pour vous, prenez alors le temps de lire ensemble. Je conseille fortement un rituel quotidien synonyme de bien-être et de plaisir. En lisant, en posant des questions de compréhension, vous développez également des compétences en compréhension de texte et en vocabulaire.
De la même manière, quand vous voyez votre enfant lire, n’hésitez pas à l’interroger sur sa lecture comme « c’est bien ? », « de quoi ça parle ? ». C’est valorisant de lire une histoire qui intéresse les parents. En classe, je demande beaucoup aux élèves de préparer des lectures à haute voix à présenter à la classe, voire à d’autres classes. En grande majorité, les élèves adorent et en redemandent. De la même manière, vos enfants peuvent vous préparer des lectures à voix haute, mais aussi pour la famille, les amis, etc.
Quand votre enfant débute dans la lecture, il travaille surtout sur des manuels de lecture et des albums. Progressivement, vous pouvez l’amener à découvrir d’autres genres, des BD, des contes, des livres d’aventure, des mangas, des romans jeunesse, des documentaires, etc. N’hésitez pas à laisser traîner ces livres un peu partout dans la maison, la salle de bain, la voiture. On peut même imaginer un coin dédié avec une tente ou un tipi et une petite bibliothèque. Le fait d’être constamment entouré de livres ne peut qu’inciter votre enfant à s’y plonger, ne serait-ce que par ennui.
L’apprentissage de la lecture est un long processus
Je l’ai dit avant, l’apprentissage de la lecture passe aussi par des moments d’automatisation qui peuvent être contraignants pour les élèves. Si en plus de cela on ajoute un moment quotidien forcé de lecture, les chances sont alors élevées de décrocher, que ce soit pour de la lecture plaisir ou les devoirs pour la classe. Il faut rester attentif à votre enfant. L’apprentissage de la lecture reste un long processus qui démarre en maternelle, si vous ne faites pas ces 15 minutes de lecture ou que vous les faites plus tard, quand votre enfant est plus disposé, la probabilité de réussite s’en trouvera meilleure.
De nombreuses activités ludiques peuvent être effectuées autour d’un livre, que ce soit en regardant une adaptation en film, une sortie, en construisant quelque chose, en visitant un salon du livre ou encore aller régulièrement dans une librairie. Vous pouvez par exemple donner quelques euros et laisser votre enfant choisir un ouvrage. Vous pouvez mettre en place un rituel : le mercredi après-midi, c’est le jour de la librairie et du chocolat chaud. Le fait d’associer plusieurs choses positives ne peut qu’augmenter les chances que la lecture soit perçue positivement.
Il existe encore de nombreuses manières d’allier plaisir et lecture : écrire à un auteur, faire des critiques de livres comme un youtubeur, écrire un blog critique, participer à un club de lecture, etc.
Si rien ne fonctionne, il y a également les livres audios qui permettent d’entrer dans la lecture différemment et peut-être donnée l’envie de devenir acteur de ses lectures.
Comment aider son enfant pour la lecture ?
Cette question revient régulièrement chez les parents qui se demandent comment aider au mieux son enfant dans l’apprentissage de la lecture.
En premier lieu, il est important de faire rimer lecture et plaisir, de rester positif avec votre enfant et de donner du sens à ce qu’il fait. Pour ce dernier point, vous pouvez rappeler pourquoi l’entrainement sur les syllabes est essentiel. Vous pouvez aussi utiliser les compétences naissantes dans le quotidien : « ah regarde sur ce panneau, il y a le son que nous avons vu ensemble, tu peux me dire comment il se prononce ? ».
La patience va aussi de pair avec tout cela. Si votre enfant a besoin de plus de temps pour entrer dans la lecture, c’est souvent difficile pour lui d’observer des camarades qui lisent déjà des livres. S’il sent en plus votre inquiétude, il y a des chances qu’il perde confiance en lui. Je ne dis pas que c’est simple, si vous effectuez avec lui une révision des sons le soir que ça fait un mois que vous lui expliquez « llllllaaaaa » ça fait “la” et que votre enfant vous dit « ri » ; il y a de quoi perdre patience.
Rassurez-vous, ce sont des étapes normales dans l’apprentissage de la lecture. Restez attentifs aux difficultés de votre enfant sans mettre d’étiquette ni montrer votre désespoir. Et surtout, n’hésitez pas à discuter avec les professionnels de l’éducation, les enseignant(e)s. Ils se trouvent avec vos enfants toute la journée, ce sont les personnes les mieux placées pour répondre à vos inquiétudes.
Le CP est-elle une année fondamentale ?
Beaucoup de parents parlent du CP comme une année fondamentale où tout se joue. Il est vrai que c’est une année marquée par l’apprentissage de la lecture et des nombres, mais tout cela s’est déjà préparé depuis longtemps en maternelle. Nombre d’entre eux me disent, « ah, ils se sont bien amusés en maternelle, maintenant c’est parti pour les choses sérieuses ». Je crois qu’on ne se rend pas bien compte de toutes les compétences qui sont développées en maternelle dans la préparation de la lecture ou la construction des nombres. Le CP s’inscrit juste dans la continuité de ces apprentissages. Donc une année importante, oui, comme toutes les autres.
J’en profite d’ailleurs pour faire une petite parenthèse. J’ai pu enseigner, à tous les niveaux des enfants de deux ans au collège et j’ai pu remarquer une baisse progressive de l’enthousiasme pour découvrir et apprendre de nouvelles choses avec les années. La cause probable est la pression qu’on met sur les élèves ou le fait de trop insister sur les contraintes ; faut avoir de bonnes notes, faut travailler, il ne faut pas bouger, etc. Les élèves perdent le goût de la découverte et de l’apprentissage. Je ne peux que conseiller la patience, tout en valorisant les aspects positifs et les réussites.
Comment aider son enfant à faire ses devoirs ?
Le débat sur les devoirs fait rage depuis longtemps et je pense que je ferai un article entièrement dédié au sujet, mais en tout cas il est possible que votre enfant ait des devoirs en rentrant à la maison. En général, ça se limite à de la lecture de ce qui a été vu pendant la journée. Le rapport aux devoirs est très différent en fonction des enfants ; il y en a certains qui vont régler la lecture en 10 secondes et d’autres avec qui vous serez dessus pendant 45 minutes à essayer de lire : « ra » « ri » « ro ». Je pense qu’il est important de bien en discuter avec l’enseignant ou l’enseignante. Pour moi, à partir du moment où l’on dépasse 15-20 minutes, les devoirs commencent à être contre-productifs. C’est avant tout un moment de réinvestissement et pas d’apprentissage. Vous n’êtes pas là pour remplacer l’enseignant.
Rester 1 h chaque soir sur les devoirs risque d’assimiler la lecture, les devoirs et les apprentissages de manière générale à de la négativité. Souvent, les élèves passent de la maternelle où ils peuvent rentrer, jouer, se détendre, etc. à l’école élémentaire où on leur dit, bon tu as eu une longue journée et bien on va encore en ajouter 1 h. Vous-même, après une journée de travail, vous n’avez pas la patience et pas l’envie que vos relations avec votre enfant se limitent à faire des devoirs.
Quelques conseils à appliquer dès demain
Je vais quand même donner quelques conseils qui me semblent importants même si la situation de chacun est différente. Tout d’abord, organiser une routine en prenant en compte une plage de relaxation, de pause, de jeu, etc. Je pense qu’il faut rester positif et éviter toutes les phrases du genre “allez, c’est facile” ou “ton frère a compris tout de suite”, etc. On en profite aussi pour le rassurer sur ses capacités, si vous êtes là depuis 1 h à faire de la lecture c’est que certaines choses n’ont pas été saisies en classe.
À ce moment votre enfant ne se sent pas en pleine confiance. Vous devez alors le valoriser. Montrer de l’intérêt pour les devoirs sans faire à la place de l’enfant. On a très vite tendance à dire, allez 5 +6 ça fait 11 et l’on va manger. Prenez le temps de l’aider ou d’écouter les lectures. La lecture à haute voix demeure notamment un exercice très important en CP.
Je pense que la question de l’aide aux devoirs mérite plus de développement, vous trouvez ici un article dédié. En tout cas, j’espère que cette FAQ vous a plu, n’hésitez pas à écrire un commentaire avec la thématique et la classe de votre enfant, on se retrouve vite ! À bientôt.
7 réponses sur « FAQ – La lecture au CP »
Merci. Votre article permet aussi de dédramatiser.
Lise, maman de Leilla, 6 ans
J’ai découvert vos vidéos il y a quelques semaines car je souhaitais aider mon fils pour son entrée au CP. On les adore, elles sont très pertinentes et tellement bien expliquées! Merci 🙏🏻
Merci 🙂
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Merci pour des conseils
J avais une derniere question. ma fille.est scolarisee en anglais.. je fais la lecture avec elle chaque soir em francais. Vaut il mieux lire plusieurs fois le meme petit livre ( type sami et julie/ coffret montessori/ Milan Cp) ou un jour un livre . En general on relit une fois seulement chaque livre car apres je l impression qu elle recite.
Desole pour cette longue question.
Merci
Je suis une maman qui aime aider son enfant à progresser, je lis beaucoup sur le sujet. J’ai trouvé votre site, très riche, il y a quelques mois. J’ai apprécié en particulier ce FAQ. Merci, vos réponses m’ont fait réfléchir sur comment améliorer mes actions et comment motiver mon fils qui est actuellement au CP.
Enseignante en CP
Je suis tout à fait d’accord avec le contenu de votre FAQ
Merci pour votre soutien.
Maître Lucas